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Balles de lumière Vintage

Hermann Hesse

QU’EST-CE QUI ÉVEILLE L’ÂME ?

« Ce qui éveille l’âme, la métamorphose ou la sublime, c’est toujours qu’à la place des rêves et des pressentiments intimes soudain un appel du dehors, un fragment de réalité s’impose et agit. »

ÉVEILLER ET CHASSER LES MIRAGES DE L’EXISTENCE

« Tout cela n’était qu’un rêve, un jeu cruel de la maya. Et soudain, éclairé, « éveillé » comme Bouddha, Valet devient disciple d’un yoghin qui lui enseignera l’art de respirer, de vivre en ascète et de chasser par la méditation les mirages de l’existence terrestre. »

 

 

AU SORTIR D’UN SONGE NOCTURNE, DOUTER QUE L’ON EST RÉVEILLÉ

« De même, quand on réveille un dormeur qui rêve, il ne peut, même s’il se retrouve dans le cadre qu’il vient de voir en songe, douter qu’il est éveillé. Il existe bien des espèces et bien des formes de vocations, mais l’essence et le sens de l’aventure qu’on vit ainsi restent toujours identiques : ce qui éveille l’âme, la métamorphose ou la sublime, c’est toujours qu’à la place des rêves et des pressentiments intimes soudain un appel du dehors, un fragment de réalité s’impose et agit. »

 

ÉVEIL ET CONNAISSANCE DE SOI

« On peut supposer que cet « éveil » signifie chaque fois la connaissance de lui-même et du point où il se trouvait dans l’ordre castalien et humain en général, mais il nous semble que l’accent vient à porter de plus en plus sur la connaissance de soi, en ce sens que Valet, depuis ce « premier éveil », se pénètre de plus en plus du sentiment de sa position et de sa destinée particulière et unique, tandis que les idées et les catégories de toute l’échelle traditionnelle, et plus spécialement castalienne des valeurs lui paraissent de plus en plus relatives. »

 

MON TRAVAIL SERA D’ÉVEILLER

« Mon travail, et je m’en charge volontiers, sera d’éveiller en lui le désir de cette harmonie ou plutôt de le fortifier et de le rendre finalement conscient. »

 

MON ÉVEIL EN LISANT UN PHILOSOPHE

« Mais il faut que je vous dise encore quel sens le mot “transcender” a pris pour moi, depuis mes années d’étudiant et mon “éveil”. C’est, je crois, en lisant un philosophe de l’époque des Lumières et sous l’influence de Maître Thomas de la Trave, que ce mot s’est imposé à mon attention, et depuis, à l’égal de cet "éveil", il est devenu pour moi une véritable formule magique, provocante et dynamique, consolante et prometteuse. Ma vie, tel fut à peu près le projet que je formai, devait être une transcendance, un progrès d’échelon en échelon, elle devait franchir et dépasser un espace après l’autre, de même qu’une mélodie épuise, égrène, achève et abandonne un thème après l’autre, mesure après mesure, jamais lasse, jamais endormie, toujours éveillée et parfaitement présente. Établissant un lien entre cela et l’ébranlement de l’éveil, j’avais remarqué qu’il existe des échelons et des espaces de ce genre et que, toujours, la dernière période d’un chapitre de notre vie prend un aspect fané, un air de vouloir mourir, et que cela constitue la transition qui nous fait passer dans un espace nouveau, arriver à l’éveil, à un nouveau départ. Je vous fais part aussi de cette image, celle de la transcendance : c’est une clef qui aidera peut-être à comprendre ma vie.  »

 

ÉVEILLER LA CONSCIENCE DE SES DONS

« Il avait l’intention d’éveiller peu à peu, chez cet adolescent, la conscience de ses dons et de ses forces et, en même temps, de nourrir en lui cette noble curiosité, cette insatisfaction aristocratique, qui donnent sa force à l’amour des sciences, de l’esprit et du beau. C’était une belle tâche, et son élève n’était d’ailleurs pas un jeune talent quelconque qu’il s’agissait d’éveiller et de mettre en forme  »

« Cette mort a laissé en vous, comme elle l’a fait pour Tito, un aiguillon, une exhortation que vous ne pouvez plus oublier ; elle a éveillé ou fortifié en vous une aspiration et une conscience spirituelles qui continueront à agir, même quand viendra le temps où vous aurez oublié mon livre et votre lettre. Prêtez seulement l’oreille à cette voix, qui désormais ne vient plus de mon livre, mais de l’intérieur de vous-même ; c’est elle qui vous mènera plus loin.  »

 

Extraits de: Hesse,Hermann. « Le jeu des perles de verre. » 

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