top of page
Fond violet

Animer une Conversation Philosophique selon la méthode 
de Raphaël Serrail

Cette méthode, issue d’une longue pratique auprès de tous les publics, repose sur une maïeutique interactive qui combine des aspects méthodologiques rigoureux (problématisation, contextualisation, définition des enjeux, etc.) tout en maintenant une dynamique participative et vivante… Ce descriptif concerne les Conversations Philosophiques dont on a choisi au préalable le sujet (contrairement aux Cafés Philo où l’on choisit le sujet par vote au début du débat) et qui permet une préparation de l’animateur.

1. Préparation de la conversation par l’animateur

  • Choix du thème : sélectionner un sujet philosophique qui suscite intérêt et réflexion (par exemple : « La liberté existe-t-elle vraiment ? »).

  • Documentation : préparer les éléments de base sur le sujet (définitions des concepts, exemples, références philosophiques, cas concrets) qui devront stimuler la réflexion.

  • Objectifs clairs : se donner des buts qui alimenteront la discussion (approfondir une notion, explorer un paradoxe, confronter des idées).

  • Questions :  questionner les présupposés et les contradictions contenus dans l’intitulé du débat. Et anticiper les réponses et réactions possibles des participants durant la conversation philosophique…

2. Lancement du débat : la problématisation

  • Question introductive : proposer une question ouverte et accessible (ex. : « Qu’est-ce que la liberté pour vous ? »).

  • Maïeutique initiale : encourager les participants à exprimer leurs idées spontanées, même intuitives, sans jugement. Cela permet de poser les bases du problème.

  • Réflexion collective : reformuler les réponses pour identifier des tensions ou paradoxes (ex. : « Vous semblez dire que la liberté est un choix, mais si on est influencé, est-ce vraiment un choix ? »).

  • Tout au long du débat il est important d’identifier les tensions argumentatives, provoquer les contradictions ou soulever les paradoxes… cela donne de la vie aux échanges.

3. Contextualisation

  • Ancrage dans des exemples : faire émerger des situations concrètes, liées à l’actualité du moment ou des exemples historiques, littéraires, filmiques…

  • Références philosophiques : Introduire des concepts ou auteurs en lien avec le sujet (ex. : Rousseau et la liberté comme autonomie, Sartre et la liberté d’engagement).

  • Partage des perspectives personnelles : Demander aux participants de faire des liens avec leur propre vécu ou expériences. Solliciter des exemples significatifs pour les participants…

4. Définition des enjeux

  • Structuration : à ce stade de la conversation déterminer clairement les enjeux soulevés par la discussion (ex. : liberté individuelle vs contraintes sociales, libre arbitre vs déterminisme).

  • Synthèse intermédiaire : Reformuler les points saillants pour clarifier le débat.

  • Questions de relance : Poser des questions plus profondes sur les implications (ex. : « Si la liberté est une illusion, que devient la responsabilité ? »). Proposer ou faire émerger du groupe de nouvelles pistes de réflexion.

5. Le rôle de l'argumentation

  • L'argumentation/contre-argumentation occupent une place centrale en tant qu'outil de dialogue et de progression intellectuelle. Elle ne se limite pas à convaincre, mais vise à stimuler une réflexion collective et à faire émerger des idées nouvelles dans un esprit de maïeutique.

  • L’argumentation selon cette approche repose sur trois principes fondamentaux :

       1. Clarification des idées : chaque participant est encouragé à structurer son raisonnement pour le                  rendre compréhensible et rigoureux.

       2. Confrontation des points de vue : les échanges interactifs permettent de tester les thèses en les                 soumettant à une critique constructive, favorisant ainsi le dépassement des idées préconçues.

       3. Ouverture vers des enjeux plus larges : l’argumentation ne se limite pas au cadre immédiat du débat.        Elle invite à relier les questions abordées à des problématiques philosophiques, éthiques ou sociales             plus vastes.

  • Dans une conversation philosophique interactive, l'argumentation reste vivante et accessible, tout en maintenant les exigences de rigueur et de profondeur propres à la philosophie. En ce sens, elle devient un moteur essentiel de l'échange et de la construction collective de sens.

6. Les bases vivantes d’une animation interactive

  • Distribution de la parole : Encourager une participation équitable en sollicitant les plus discrets et en régulant les plus prolixes. Définir clairement l’enjeu langagier d’une conversation philosophique : formuler sa pensée de façon concise, courte et percutante.

  • Technique de rebond : Reprendre une idée exprimée pour pousser un autre participant à réagir (ex. : « Untel a dit cela, êtes-vous d’accord ? Pourquoi ? »). Saisir au vol les idées clefs qui surgissent au fil de la conversation et qui souvent ouvrent de nouvelles pistes de réflexion.

  • Dialogue socratique : Questionner les présupposés et les contradictions qui surgissent des propos des participants.

7. Conclusion et ouverture

  • Résumé des idées : synthétiser les principaux arguments et contre-arguments émis.

  • Enjeux ouverts : identifier les questions restées en suspens pour prolonger la réflexion.

  • Réflexion personnelle : dans un tour de table final, inviter chaque participant à partager son vécu ou les idées suscitées par la conversation (« Avez-vous changé d’avis sur certains points ? Pourquoi ? Qu’est-ce que l’on n'a pas traité ?»). Accorder des jokers à celles ou ceux qui ne veulent pas parler.

8. L’esprit d’une Conversation Philosophique vivante

  • Interaction constante : Relancer régulièrement par des questions ouvertes ou des remarques stimulantes… solliciter la prise de parole des silencieux…

  • Humour et bienveillance : Créer une ambiance décontractée pour encourager la participation.

  • Exigence philosophique : pour échapper à la discussion banale et informelle l’animateur devra poser et maintenir une certaine hauteur philosophique dans les échanges.

 En appliquant cette méthode, le débat reste structuré tout en favorisant une participation active et une         réflexion collective profonde. Une véritable maïeutique interactive prend forme lorsque chacun se sent         libre de questionner et d’être questionné.

 Être vivant, c'est incarner sa vie dans son propre « dire ». Ce qui implique : s'approprier pleinement sa           parole, se libérer des cadres préétablis et s'exprimer en harmonie avec ses pensées. Ainsi, l'oralité                 créative d’une Conversation Philosophique devient un moyen d'échange qui ouvre la voie à un véritable       éveil réflexif, intime et personnel.

Contact

Pour toutes questions ou inscriptions :

Les ateliers d'éveil philosophique

Raphaël Serrail

Tél : 06 78 65 29 62

​​​E-mail :  philo.serrail@gmail.com

  • Instagram
bottom of page